<p>Ginou, née Geneviève Collignon, était une artiste-peintre qui a vécu la plus grande partie de sa vie à Dugny-sur-Meuse, village de la vallée de la Meuse où elle trouvera de nombreux sujets d'inspiration.</p>
<p>Comme l'écrit Ginou en 2016 dans un texte sur sa jeunesse, « je suis née un jour de mars 1936 dans un petit village de la Meuse : Mouilly, le berceau des parents de mon père ». Elle a 4 ans quand la Seconde Guerre Mondiale éclate, et en garde des souvenirs très précis, même 75 ans après. Après avoir passé le certificat d'études avec succès, Geneviève apprend le métier de couturière de son père Eugène, tailleur installé dans le bas du petit village isolé dans la forêt meusienne, dans une maison sur les berges du petit ruisseau qui serpente au fond d'une vallée accrochée aux contreforts des côtes de Meuse.</p>
<p>Dans ce petit village blotti dans la forêt domaniale des Éparges, elle passe beaucoup de temps dans la nature environnante, accompagnant son père quand il allait dans les bois chercher des champignons ou bien pour aller jouer et se promener avec ses copains et copines du village. Elle se souvient : « j'ai appris à reconnaître girolles et cèpes, cela me plaisait bien. J'ai toujours aimé la nature, les fleurs, les oiseaux, apercevoir une biche qui détale au détour d'un chemin ». Quand elle rendait visite à ses cousines à Saint-Dié dans les Vosges, elle faisait de longues promenades autour de la ville. Cet amour de la nature se ressentira tout au long de son œuvre.</p>
<p>Ginou a commencé très tôt à montrer un goût prononcé pour les arts graphiques. Comme elle le relate elle-même : « depuis toute petite, j'aimais dessiner et colorier et puis l'institutrice nous a appris à peindre à la gouache. Elle aussi, comme mon père, encourageait mon don ». C'est ainsi que Geneviève peint ses premières aquarelles. Elle réalise aussi de nombreux portraits au fusain d'artistes célèbres des années 50 et 60 : Grace Kelly, Marlon Brando, Zsa Zsa Gabor, Humphrey Bogart, etc.</p>
<p>Ginou écrit ensuite : « et puis, un jour, j'ai rencontré une jeune femme qui peignait et qui m'a parlé de la peinture à l'huile. J'ai voulu essayer, c'est le voisin qui m'a rapporté de Metz mes premiers tubes de peinture et la palette (que j'ai toujours). J'ai aussi acheté quelques livrets traitant de la technique et je me suis lancée et j'ai progressé tout doucement. Et cette passion ne m'a jamais quitté. » Ainsi est née Ginou !</p>
<p>Geneviève peindra ainsi plus de 385 tableaux (huile sur toile, bois et carton), la grande majorité recensés dans un tout petit carnet où elle notait leurs caractéristiques, leurs acquéreurs et destinataires. Ces tableaux sont maintenant disséminés aux quatre coins de la France, voire du monde !</p>
<p>Il ne faut pas oublier qu'elle n'aurait pas été Ginou sans le « Jeannot », son mari. Le Jeannot a toujours accompagné cette passion, plus encore en retraite, en s'occupant de toute la logistique (trépieds, support, table, etc) lorsque qu'elle s'est décidée à participer aux expositions de peinture et autres foires artisanales locales.</p>
<p>Hasard de la vie, Ginou était en train de compléter la dernière page de son petit carnet lorsque qu'elle s'est éteinte le 02 avril 2017. Elle laissa également deux tableaux inachevés : deux esquisses au fusain représentant une 54ème « Vieille Église » (Église romane de Dugny-sur-Meuse) et un paysage asiatique.</p>
